la Révolution française
Le 26 octobre 1789, les vœux sont suspendus et l’entrée des nouvelles postulantes interdite. Les vœux religieux sont supprimés les 13 et 19 février 1790, les moines n’ont donc plus d’existence légale sur le territoire français. Comme les religieux sont encore nombreux à persister dans leur choix, l’Assemblée vote la dissolution des Ordres religieux les 3 et 14 septembre 1791.
L'expulsion des Calvairiennes d'Angers
Les communautés sont surveillées par les municipalités, elles doivent dresser l’état de leurs biens et subir des visites. Les Calvairiennes résistent tant qu’elles peuvent, mais elles sont expulsées de leur monastère par décret le 1er octobre 1792. Les biens les plus précieux comme l’argenterie sont spoliés.
Lorsque la communauté d’Angers est dispersée, le monastère est administré par les officiers publics locaux. Comme les arrestations se multiplient, il n’y a plus de place dans les prisons. La municipalité d’Angers reconvertit alors les bâtiments du Calvaire en cellules. La situation sanitaire y est catastrophique. Les chirurgiens, chargés de la santé des prisonniers, signalent aux autorités 250 à 300 malades et 6 à 8 décès par jour.[1]
Retour dans le monde
Les religieuses se réfugient soit chez leurs parents, soit chez des amies ou encore se rassemblent par 2 ou 3 dans des appartements. Elles vivent généralement très pauvrement mais s’entraident, cette épreuve semble d’ailleurs renforcer leur conviction religieuse. Malgré les difficultés, elles font preuve de charité. Outre les sœurs Neveu du monastère d’Angers qui multiplient les bonnes œuvres, on remarque aussi Mère Elisabeth de Sainte Eulalie de Villeneuve du Couët. Lors de sa sortie, elle rejoint ses parents. Elle s’occupe d’eux, prie et fait le bien autour d’elle. Puis, elle se retire aux Incurables d’Angers. Là, elle s’investit auprès des malades et devient supérieure de l’hospice des Renfermées, puis de l’hôpital général d’Angers. Mère Elisabeth de Sainte Eulalie est la seule à s’investir dans un ordre autre que celui du Calvaire mais ceci ne l’empêche pas de rejoindre la communauté en 1820.
[1] Marie-Claude Guillerand, La vie féminine consacrée en Anjou (1660-1812), Lille, p.381.