Accueillir le Christ dans nos lieux de confinement
« Nous avons reçu, ô Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple. »ps 47, 10
Ce verset 10 du psaume 47 est situé au cœur du chapitre 53 de la Règle de saint Benoît sur la réception des hôtes. Pour saint Benoît, tout homme, toute femme qui arrive au monastère est le Christ lui-même comme Jésus nous le dit lui-même « J’ai été votre hôte et vous m’avez reçu » dans la parabole de l’Evangile de Matthieu au chapitre 25, 35.
Mais pour qu’il en soit ainsi nous dit Benoît, il faut poser des petits gestes concrets. En voici deux qui font écho à ceux qui nous est vivement recommandé pour éviter la contamination : le lavement des mains et la distance d’un mètre.
Vécus à la mode bénédictine, ils peuvent devenir des gestes de prière et d’accueil qui font entrer le Christ et sa miséricorde dans nos lieux de confinement !
Se laver les mains
« L’abbé versera l’eau sur les mains des hôtes… »Rbt 53, 12
Le lavement des mains à la porte du réfectoire monastique est un geste bénédictin traditionnel. Exécuté par le supérieur, ce geste de simple hygiène est un geste fort de reconnaissance et d’accueil respectueux de l’hôte reconnu comme le Christ qui vient à nous.
Aujourd’hui ce geste nous est recommandé, plusieurs fois par jour, 30 secondes minimum.
Faisons en sorte qu’il devienne un lieu de rendez-vous avec toutes les personnes contaminées et les soignants :
En nous lavant les mains, prions, récitons le Notre Père ou un Je vous salue Marie ou tout autre prière née de notre cœur pour tous ceux qui se battent contre le coronavirus…
Nous pouvons aussi joindre le chant à la prière, reprendre le cantique de Frère François « Loué sois-tu mon Seigneur pour sœur eau qui est très utile et humble, précieuse et chaste »
Si nous laissons couler l’eau seulement le temps de nous rincer les mains, cela deviendra aussi un geste de conversion écologique.
A une juste distance
« celui qui rencontre les hôtes ou les aperçoit les saluera humblement »RBt 53, 24
Par ce geste de salutation, humble et à distance, nous saluons en l’hôte le Christ.
La distance qui nous est imposée peut devenir aussi la re-découverte de la juste distance nécessaire pour que chacun ait son espace.
Une distance qui permet de nous adresser les uns aux autres différemment, de nous saluer dans les rencontres reconnaissant dans ce plus proche que je ne peux toucher ou embrasser un frère, une sœur en Christ.
Ainsi nos lieux de confinement deviendront des foyers lumineux répandant la bonne odeur du Christ.
Avec sœur Elisabeth du monastère de Bouzy-la-Forêt, relisons le récit de la guérison de l’aveugle-né grâce à l’eau de Siloé, en ce 4ème dimanche de carême dans l’Evangile de Jean ch. 9. Et prions, le Christ, lumière du monde, avec une foi renouvelée pour qu’il vienne nous apporter la guérison.
Bon dimanche, que l’Esprit saint soit notre force et notre paix en ce temps d’épreuve
Restons ensemble main dans la main, dans la prière et la compassion
Soeur Marie et toutes les soeurs de la Congrégation
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